« C’est triste des gens qui se couchent, on voit bien qu’ils se foutent que les choses aillent comme elles veulent, on voit bien qu’ils ne cherchent pas à comprendre eux le pourquoi qu’on est là […]. ils ont toujours la

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« C’est triste des gens qui se couchent, on voit bien qu’ils se foutent que les choses aillent comme elles veulent, on voit bien qu’ils ne cherchent pas à comprendre eux le pourquoi qu’on est là […]. Ils ont toujours la conscience tranquille. »
Céline, Voyage au bout de la nuit, p.199

C’est en 1932 que Céline publie son premier roman : Voyage au bout de la nuit. Cet ouvrage, largement inspiré de son expérience personnelle, se présente sous la forme d’une quête métaphysique au cours de laquelle Bardamu, le protagoniste ou l’alter ego de Céline, traumatisé à la suite de la première guerre mondiale, va explorer les abysses horrifiques de la condition humaine. Force est de constater l’aspect nihiliste qui se développera chez le personnage principal tout au long du roman, qui se termine d’ailleurs par un discours que l’on pourrait qualifier de nietzschéen.
A travers cette énoncé, Céline (alias Bardamu) déplore le désintérêt que porte l’homme au sens de la vie, lui qui accepte docilement sa réalité quelle qu’elle soit sans y faire face, préférant trouver refuge dans les habitudes de la vie quotidienne, dans le divertissement ou dans les valeurs instaurées par la doxa. Ainsi, l’humanité évoluerait en toute quiétude dans un monde d’illusions confortables et fermerait les yeux devant la sombre réalité de son sort, hormis quelques rares exceptions qui, comme Bardamu parfois, tentent se débarrasser des idéaux afin de l’affronter, de la vivre. Céline exprime par ailleurs un certain mépris, un dégoût envers la nature humaine. On peut déceler le ton accusateur qu’il emploie dans cette phrase : « Ils ont toujours la conscience tranquille », ce qui nous amène à nous questionner sur la manière d’appréhender notre existence. Aussi, il serait judicieux d’éclaircir et de nuancer cette notion de réalité, de « choses qui vont comme elles veulent » propre à l’époque de Bardamu/Céline, de même que de préciser à quel genre d’individus il appartient : les « lâches » qui se voilent la

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