L'amant de marguerite duras, l'incipit.
Situer le passage
Il s’agit de l’incipit du récit, qui s’ouvre sur l’anecdote d’une rencontre, entre un homme et la narratrice – préfigurant celle de la jeune fille et du Chinois –, et sur un autoportrait, ce qui esquisse les deux dominantes du récit : roman d’amour et autobiographie.
Dégager les axes de lecture
Prologue au récit de la liaison de la jeune fille blanche et de son amant chinois, qui donne son titre au livre, ce passage est introductif à deux titres : il introduit les deux dominantes du récit (le roman d’amour, l’écriture de soi) et permet la rencontre lecteur/auteur. Parce qu’il met en scène une image secrète, qu’il donne à voir le visage de l’écrivain et qu’il procède d’une écriture fragmentaire – en relation avec cette image et la restitution des souvenirs –, le prologue met en évidence les enjeux du récit. I)UNE SCÈNE DE RENCONTRE
Le récit s’ouvre sur une anecdote rapportée par la narratrice : sa rencontre avec un homme dans un lieu public. Dans un entretien, elle révèle qu’il s’agit du frère de Prévert rencontré dans le hall de la Maison de la radio, à Paris. Or, l’épisode n’a rien d’anecdotique, puisque cet homme lui donne une révélation non seulement sur son visage mais aussi sur sa vie.
Une rencontre sous le signe de l’émerveillement
Les éléments propres à la rencontre amoureuse sont contenus en condensé dans cette anecdote. Un homme s’approche d’une femme, engage la conversation, et fait l’éloge de sa beauté : le cheminement du Chinois vers la jeune fille sera le même. La rencontre s’inscrit dans l’anecdote et le conte de fées, ce que montre l’indicateur temporel «un jour» (l.1). L’anonymat de l’homme et du lieu (rendu par l’emploi de l’indéfini « un »), la simplicité des paroles de l’inconnu (soulignée par les nombreuses répétitions) signalent le caractère stéréotypé et quasi idyllique de la rencontre. Le merveilleux est suggéré (il est question d’une image « émerveillante » (l. 10), qui « enchante » (l. 11) la