L'art de la trompette
Comme en témoigne la Bible, la trompette est l’instrument le plus ancien. Dans les temps reculés sa fonction était signalétique – utilisée par les veilleurs notamment - bien avant la période baroque où on lui découvrit des vertus musicales. Les améliorations de la facture instrumentale a conduit les grands compositeurs du siècle des Lumières à s’y intéresser, phénomène qui s’est renforcé dès la fin du 19ème siècle, pour ériger aujourd’hui la trompette en instrument majeur. Cet avènement est étroitement lié aux serviteurs exceptionnels qui lui donnèrent ses lettres de noblesse, en jazz ou en classique : Gottfried Reiche au temps de Bach, Anton Weidinger vers 1800, père la trompette chromatique qui suscita les concerti de Haydn et Hummel, Buddy Bolden, premier cornettiste néo-orléanais vers 1880, Louis Armstrong qui initialisa la notion de « soliste » jouant devant l’orchestre dans la musique de jazz, Miles Davis dont la sonorité unique est immortalisée dans la BOF du film de Louis Malle l’ascenseur pour l’échafaud, ou encore Kind of Blue. Dizzy Gillespie, co-créateur du be-bop. Les pères de la trompette classique « concertante » au XXème siècle sont Adoph Scherbaum puis Maurice André, qui projeta ce cuivre majestueux au devant de la scène. La trompette devient l’égal de la voix et non plus l’instrument héroïque, bruyant, à connotation militaire dont ses détracteurs l’affublent encore souvent. Aujourd’hui l’histoire est en marche avec une génération de grands musiciens héritiers des maîtres cités, tels Wynton Marsalis qui accomplit un travail exceptionnel pour transmettre l’esprit du jazz auprès de la jeunesse américaine, et Eric Aubier en Europe, qui poursuit le travail de Maurice André, dans le développement du répertoire moderne, essentiellement français. Ces deux maîtres actuels transmettent un état d’esprit particulier, fondé sur la simplicité, la sincérité et le don de soi.
L’art de la trompette classique
L’art de la trompette aux 16ème,