L'hypothèse du pouvoir confisqué
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AUTEUR : Dr. Albert Mandjack, vice doyen chargé de recherche et de la Coopération université de Douala. En 1990/1991, au plus fort de la mobilisation autour de la transition démocratique, Roger Gabriel Nlep, alors professeur de droit public à l’Université de Yaoundé, se signale sur la scène politique nationale et à la communauté intellectuelle en évoquant et en fustigeant lors d’un débat télévisé, l’existence d’un « triangle équilatéral » dont les cônes se partageraient le pouvoir au détriment des autres peuples camerounais. Il a aussi, à d’autres occasions, constatant les menaces fortes qui pesaient sur les autochtones, devenus minoritaires2 dans leurs régions d’origine, proposé l’instauration du « village électoral » comme solution devant permettre la bonne expression et le plein épanouissement de toutes les composantes ethniques du Cameroun. L’auteur de ces concepts n’a pas pu, faute de temps , je suppose , submergé qu’il était , par le travail administratif dans les Universités d’Etat3 , les développer pour en livrer une explication cohérente , claire et unique. Toutefois ,des discussions que nous avons souvent eues et des rares fois qu’il a eu à revenir sur ces concepts 4, nous pouvons sans trahir sa pensée , vous livrer son idée du triangle équilatéral, objet des développements qui suivent. Roger Gabriel Nlep estime en effet que, depuis l’indépendance et même depuis l’autonomie interne5, trois groupes confisquent le pouvoir au Cameroun soit en se le
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Cet article est une adaptation de la conférence présentée en avril 2005, lors de la commémoration du deuxième anniversaire de la mort tragique de l’éminent homme de science, survenue le 29 avril 2003 dans un accident de voiture à quelques kilomètres d’Edéa, sa ville natale. Il était alors question de livrer au grand public la production scientifique de