L'ile des esclaves - scène 6 : la parodie de marivaudage
Intro : L'île des esclaves, Marivaux, 1725, Marivaux : dramaturge, s'inspire de la Commedia Dell'Arte ; son nom a donné ''marivauder'' : tenir des propos courtois. Ecrit des comédies répondant au Castigat Ridendo Mores.
Cette île de la Grèce Antique est un lieu utopique sur laquelle l'ordre social maître/esclave est renversé (concept des Saturnales).
Jusqu'à la scène 5, Trivelin, gouverneur de l'île, est présent pour faire appliquer l'inversion des rôles (noms, statuts, vêtements), puis disparaît sur de derniers conseils. Seuls sur scène avec leurs nouveaux esclaves, Arlequin & Cléanthis décident d'assumer pleinement leur nouveau rôle & interprètent une scène d'amour comme le ''grand monde''. Il vont donc infliger ce spectacle parodique de ''la belle conversation'' à leurs anciens maîtres.
Cette extrait, résolument comique & parodique, joue sur le burlesque, par une imitation dégradée des gestes galants & des paroles précieuses ; le déroulement de l'intrigue semble se suspendre pour intégrer une courte scène théâtrale & parodique au cœur de la pièce elle-même (mise en abyme).
2 Grands Axes :- Parader
- ParodierPARADER : - Une mise en abyme - | Les personnages deviennent acteurs, improvisent une représentation devant leur public (Marivaux fait une didascalie révélatrice) | ''se promenant sur le théâtre'', les 2 maîtres sont retirés à 20pas, ils assistent muets à cette contre-façon | Ils sont aussi metteurs en scène : Cléanthis donne des règles, présentent le scénario de départ, organisent les déplacements, les accessoires, le ton, le jeu | ''vous vous promenez avec moi'', ''vous me dites des douceurs'', ''heureusement on n'en croira rien'', '' sièges'', ''allons-y poliment'', ''n'épargnez ni compliments, ni révérences'' | Cléanthis tance Arlequin quand il ne joue pas bien : effet de rupture avec l'illusion du jeu | ''qu'avez-vous donc ? Vous