L'odyssée, homère, chant xv vers 56-159
Vers 56 à 159, chant XV
Les rites de l’hospitalité constituent un véritable topos de la littérature grecque, inspirée en premier lieu par l’œuvre d’Homère. Son Odyssée relate les aventures d’Ulysse, héros de la Guerre de Troie, qui affronte de nombreuses épreuves sur son chemin du retour vers sa terre natale, Ithaque. Au chant XV, son fils Télémaque, étant parti à sa recherche, décide de rentrer et d’ainsi quitter Ménélas, roi de Sparte. C’est alors qu’a lieu une scène typique, représentative de l’importance de l’hospitalité, et du respect entre l’hôte et le convive. On pourrait alors se demander en quoi cette scène peut représenter un idéal d’hospitalité et de respect de la norme. Pour répondre à cette question, il peut être intéressant d’étudier en premier lieu les rites de l’hospitalité dépeints dans le passage, du vers 56 au vers 159, puis la richesse et l’abondance de la générosité de Ménélas et sa suite.
L’hospitalité, dans l’œuvre d’Homère, possède une place primordiale. Elle doit obéir à des règles et des normes qui semblent être respectées dans cette scène. Ainsi, lorsque Télémaque décide de partir de Sparte et de rentrer chez lui, dans l’espoir d’y trouver son père sain et sauf, Ménélas comprend son désir ; il estime qu’ « il n’est pas plus séant de presser le départ d’un hôte qui n’y tient pas, que de retenir l’impatient ». Ménélas comprend donc le besoin de Télémaque, et agit comme un hôte qui respecte la « mesure ». De même, Télémaque remplit son rôle de convive envers celui qui le reçoit : lorsqu’il l’aperçoit, il se vêt d’une « robe luisante » et d’un « grand manteau » par respect à son égard. Il justifie sa décision de rentrer à Ithaque, afin de ne pas froisser Ménélas ; il l’appelle « enfant de Zeus » ou encore « grand capitaine », ce qui témoigne de sa déférence. Le rapport entre Télémaque et Ménélas semble donc représenter une sorte d’idéal du rapport entre le