L’évolution de la famille
Selon l'anthropologue Claude Lévi-Strauss, la structure de la famille est l'expression d'un compromis entre la culture et l'exigence biologique de la reproduction. Ainsi la famille conjugale, constituée d'un mari, d'une femme et des enfants, n'est pas universelle. Lévi-Strauss constate cependant qu'elle est très fréquente et que « partout où sa forme s'altère, on a affaire à des sociétés dont l'évolution sociale, politique, économique ou religieuse a suivi un cours très particulier. ». Ainsi, bien que la famille conjugale ne soit en effet qu'une possibilité parmi d'autres, il ne faut pas croire qu'elle n'existe qu'en Occident (Jack Goody).
L'obsession de la filiation.
L'étude des termes de parenté utilisés dans les plus anciens textes connus permet de supposer qu'à la fin de la préhistoire, dans le monde indo-européen, existait une société patriarcale. En Grèce, le mot oikos désignait à la fois la cellule familiale et le patrimoine. Il n'existait que bien peu d'intimité entre les époux. La femme ne se mariait pas, elle était mariée par son père ou son tuteur. La mère du maître de l'oikos, une fois veuve, les sœurs, avant leur mariage, les esclaves, faisaient partie de la famille.
À Rome, le lien de filiation entre le père et le fils était avant tout volontaire. Le père pouvait abandonner l'enfant ; la filiation par adoption était aussi naturelle que par la naissance. Le père gardait sur ses enfants, quel que soit leur âge, le droit de vie et de mort. Il était difficile à un couple de voir plus que trois de ses enfants parvenir à l'âge adulte, mais les notables contractaient en moyenne trois unions, suite au veuvage ou au divorce. Le mariage romain, pas plus que le mariage grec, n'était fondé sur l'amour. Il avait pour fonction de «perpétuer la race des citoyens romains » (Yan Thomas).
L'invention des sentiments (selon l'historien des mentalités Philippe Ariès).
L'Eglise interdira l'adoption, la polygamie, le