L’utopie, une vérité anticipée ?

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“J’ai fait un rêve” : j’ai cru en la réalisation d’un monde parfait, avec la paix enfin, la santé de chacun garantie, pas de travail, du pain pour tous, des Utopiens égaux -et riches bien sûr, et heureux, tant qu’à faire... un monde où tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. J’ouvre les yeux : ce monde n’a pas de lieu.
Il semble sage d’accepter la réalité, dure évidemment. Quelques hurluberlus osent affirmer qu’il suffirait qu’on y croie pour qu’il en soit ainsi. Ils prétendent que c’est au moins un idéal vers lequel tendre. Bien sûr l’idéaliste ne voit plus le monde mais se projette son film d’anticipation. Les espoirs sont bien utiles... mais les rêves ?
Des utopistes du passé ont anticipé notre monde présent très concrètement. Il fallait être utopiste pour croire à la retraite, aux congés payés, à la sécurité sociale, quand ils n’étaient pas dus : il faut l’être encore pour obtenir ce qui n’est pas donné. Utopistes, ceux qui ont un projet, qui croient en ce qui n’existe pas (pas encore), en une vérité prématurée, et rejoignent les idéalistes changeant le monde : ils ne savaient pas que c’était impossible, donc ils l’ont fait...
U-topos : l’étymologie grecque rappelle que l’utopie est ce qui n’a pas de lieu. Mis à part quelques projets fous en cours de réalisation, il semble que notre époque laisse moins de place à ce qui, justement, n’a pas lieu d’être. Il n’y a plus d’espérance d’un renouveau, l’évolution dite “naturelle” de notre monde étant déjà trop rapide pour qu’on ait le temps de vouloir du neuf. On ne fait pas de politique, la dictature des tyrans laissant place à la dictature du marché. On connaît la planète dans ses moindres recoins, il n’est plus possible de rêver à quelque contrée inexplorée, pour vivre enfin dans un Éden. Le monde est connu, reconnu, et bien petit : il n’y a nulle part où se blottir sans subir la loi des autres. Chaque société et chacun de nos États sont en rapport étroit les uns avec les autres.
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