L'abstention
« Voter est un droit, c’est aussi un devoir civique ». Tels sont les mots inscrits sur la carte électorale française, que tout citoyen pourrait ou devrait avoir en sa possession. Or, aujourd’hui, on assiste à un phénomène croissant de non-participation électorale : le phénomène dit d’abstentionnisme électoral. On obtient la référence de ce nombre d’électeurs n’ayant pas participé au vote lors d’une élection par la différence entre les inscrits et les votants. L’abstention est de ce fait sous-évaluée. Elle l'est d'autant plus que le taux de non-inscription semble s'être lui-même élevé. Dans les années 1980 en France, on considérait qu'environ 10 % de la population en âge de voter était absente des listes électorales. À en croire les estimations officielles, leur part s'élève maintenant à 15 %. Ainsi, pour les élections municipales de 2001, la participation officielle (par rapport aux inscrits) s'élevait à 67,2 % mais la participation effective, par rapport aux électeurs potentiels, à environ 57 %.
La sociologie du citoyen abstentionniste.
On explique généralement le phénomène de l’abstentionnisme électoral par un manque apparent ou avéré d’intégration de l’individu abstentionniste à la société. L’abstentionnisme électoral serait le produit d’une insuffisante intégration politique liée à une faible insertion sociale. Le problème alors soulevé est celui de trouver de bonnes définitions aux termes d’intégration politique et d’insertion sociale. Nous nous attacherons ici à la notion d’insertion sociale : est-elle synonyme d’appartenance à des groupes sociaux prédéterminés ? Fait-elle référence à une certaine acceptation des normes de la société globale ? À une réussite professionnelle ? La notion d’insertion, d’intégration sociale est riche de sens, vaste, et c’est la raison pour laquelle il faut la manier avec précaution. Qu’est-ce que l’intégration sociale ? Quel rapport entretient-elle avec le phénomène d’abstentionnisme électoral ? Comment