L'affaire dreyfus
I.Les origines de l’affaire
L'affaire éclate le 1 er novembre 1894, après annonce par la presse de l'arrestation d'un capitaine d'artillerie de 35 ans, Alfred Dreyfus, accusé de trahison. Cet officier juif alsacien sorti de l'École polytechnique travaillait à l'état-major parisien de l'armée. Les responsables du contre-espionnage, le colonel Sandherr et le commandant Henry, l'accusent d'avoir livré à l'ambassade d'Allemagne des renseignements confidentiels sur la défense nationale.Le véritable coupable des fuites est un officier d'origine hongroise criblé de dettes, le commandant Esterhazy. Mais l'enquête bâclée par les officiers a fait porter les soupçons sur Dreyfus, coupable idéal pour ses collègues, souvent marqués par l'antisémitisme.
II. La dégradation du "traître"
Le 22 décembre 1894, Dreyfus, malgré ses protestations d'innocence, est condamné par un conseil de guerre à la dégradation et à la déportation en forteresse. Il est dégradé publiquement le 5 janvier, à l'École militaire, sous les cris d'une foule qui hurle : "Mort aux juifs!". Il embarque pour l'île du Diable, en Guyane, où il va rester quatre ans. L'opinion croit à sa culpabilité et approuve massivement la condamnation du "traître".
Dès avant le procès, toute la presse s'est emparée de l'affaire. Pour les journaux nationalistes et antisémites comme La Libre Parole, éditée par Édouard Drumont, Dreyfus est forcément coupable, parce que juif. Dans une France traumatisée par la défaite de 1870 face à la Prusse (ancien État de l'Allemagne), on assiste à une montée de l'antisémitisme. La minorité juive - 700 000 personnes en 1890 - est la