L'affaire panama
I] Le Canal de Panamá
Le plus grand scandale financier et politique de la IIIème République fut provoqué par la liquidation judiciaire de la Compagnie universelle du canal interocéanique en février 1889.
Ferdinand de Lesseps, qui jouissait d'une popularité immense à la suite du percement du canal de Suez, était à la tête de l'entreprise de Panamá. Contre l'avis des techniciens, il prétendit pouvoir mener à bien les travaux considérables que le climat et le relief rendaient particulièrement aléatoires. Pour financer les travaux, Lesseps s'adressa aux petits épargnants.
Le canal de Panamá est inauguré officiellement le 15 août 1914 lorsque le vapeur Ancón effectue la première traversée entre l'Atlantique et le Pacifique. Enjeu économique convoité par les grandes puissances, le percement de ce canal a fait l'objet de divers projets au XIXe siècle, notamment de la part du Français Ferdinand de Lesseps qui a ouvert le canal de Suez (1869). Mais c'est finalement aux États-Unis que revient la construction de ce lien transocéanique : après avoir appuyé en 1903 la sécession du Panamá, province la plus septentrionale de Colombie, ils négocient avec le nouvel État un traité (le traité Hay-Bunau-Varilla) qui leur accorde l'usage à perpétuité du canal, ainsi qu'une souveraineté totale sur une zone périphérique d'un peu plus de 1 400 kilomètres carrés. Véritable État dans l'État dont la prospérité contraste avec la misère du reste du pays, la Zone du canal et l'exploitation du trafic maritime sont restituées au Panamá le 31 décembre 1999
II] L’origine du Scandale :
Conseillée par des aventuriers de la finance, une vaste campagne de presse largement subventionnée permit de recueillir et de dépenser des sommes considérables. Cachant au public les difficultés grandissantes de l'entreprise, la Compagnie engloutit, de 1880 à 1888, un milliard quatre cents millions de francs de l'époque. Renonçant au percement d'un canal à niveau, Ferdinand de