L'amante de céphale
1er quatrain:
D’emblée, à travers la périphrase "l’Amante de Céphale" [1], se pose le contexte amoureux.
L’amante de Céphale, prince Thessalien, désigne Eos, la déesse de l’Aurore, Tétanide soeur d’Hélios, le Soleil, donc l’Aurore elle-même.
Cette périphrase est également l’occasion de présenter le monde, l’univers comme animé, personnifié, selon le mode mythologique. Une déesse est aussi un élément naturel, et un moment, de l’univers.
Pour bien comprendre les deux premiers vers, il faut noter l’inversion poétique du complément "ses roses" avec le verbe "épandait" et la mise en premier d’un complément circonstanciel de temps mais jouant sur une métaphore de lieu "les portes du matin" pour désigner l’aurore elle-même : l’Amante de Céphale épandait, depuis les (ou à partir des) portes du matin ses roses.
Le premier quatrain dessine une image méliorative de la déesse : associée aux roses, fleurs de la jeunesse et de la féminité, jeunesse se retrouvant dans "nouvellement", "naissant".
L’Aurore se dessine des traits de l’univers : traits colorés, traits naturels : roses, or, azur.
Elle appartient de plus aux hautes sphères : "cieux", "dans le milieu des airs". Elle est grâce et légereté, elle embrasse le monde.
2ème Quatrain:
Dans un jeu de continuation de la première strophe, qui apparaît alors comme la description du contexte dans lequel prendra place l’essentiel, l’apparition de la nymphe, le poète nous conduit, dans une même phrase, de l’imparfait, temps de l’arrière-plan, "épandait", "jetait", au passé simple, temps du relief : "apparut", "brilla".
Celle qui apparait, c’est celle que l’on nomme "la belle matineuse", l’amante, la jeune femme dont le poète est épris ou s’éprend tout à coup. Pour continuer sur les intonations mythologiques, cette femme est désignée par le terme "Nymphe", renvoyant à ces jeunes beautés, divinités féminines de la nature. Cependant on peut interpréter cette désignation