L'angoisse, paul verlaine (commentaire)
l'Angoisse est le 8ème et dernier poème de la section " Mélancholia " des poèmes saturniens. Il succède à "A une femme" dans lequel Verlaine qui s'est plié au refus d'Elisa nous fait part de son immense détresse.Tout ce premier recueil "Mélancholia" des poèmes saturniens est rempli de la douce Elisa, la sœur adoptive du poète, son premier amour qui repoussera ses avances. Après la quatrième pièce "Vœu" qui la mentionnait presque explicitement Verlaine nous fait part dans ce dernier poème de son état dépressif et du profond dégoût de l'existence qui l'anime.
Comment le poète réagit-il face à ses angoisses?
I- Un état dépressif
Le chagrin d'amour de Verlaine, la mort de son père le laissent inconsolable "morne et seul". Dans le poème précédent, il nous fait part qu'il souffre affreusement. Plus rien ne l'intéresse, la nature, le charme des couchers de soleils, les arts. Il ne croit plus en rien. Dans ce sonnet encore classique d'alexandrins, le premier quatrain avec l'allitération en "N" et la répétition des "ni" amplifie son refus de la réalité. Ce poème de Verlaine animera les plus vives critiques à sa publication. Verlaine a souvent été qualifié par ses détracteurs d'infantile psychique traînant une affectivité immature nuisible à son adaptation sociale. Verlaine a incontestablement un penchant à la rêverie amoureuse à un univers mental peuplé de fantasmes et de regrets. On sait Verlaine hypersensible mais instable, insatisfait dans sa quête d'absolu, dépressif, sans volonté.
II- La réalité en dérision
La meilleure façon de refuser la réalité c'est de la railler. Verlaine rit de l'Art, de l'Homme, de la poésie, de l'antiquité. L'assonance du "i", son aigu, au second quatrain accentue le désordre mental du poète. Verlaine énumère ensuite ses centres d'intérêt, la poésie, l'antiquité grecque, le gothique. Son pouvoir de discernement a disparu, il ne sait plus faire de différence entre le bien et le mal, le bon et le méchant, Dieu et