Commentaire de texte : le voyageur de guillaume apollinaire
3117 mots
13 pages
Publié d’abord en 1912, Le Voyageur est un des poèmes rassemblés ensuite dans Alcools en 1913. Dans Alcools, Apollinaire tente d’explorer de nouvelles façons d’aborder la modernité et surtout le sujet moderne en expérimentant avec des styles et des formes poétiques originales. Un thème qui se retrouve souvent dans ce recueil est celui de la fascination mélangée avec le malaise face à cette modernité. En accord avec les mouvements artistiques du moment, il cherche la décomposition du sujet poétique en maniant la forme et le contenu de ses poèmes. Au premier abord, Le Voyageur est un poème très difficile à cerner, semblant être composé de nombreux éléments différents qui ne vont pas ensemble. Le sujet est difficile à cerner, ainsi que le temps, l’endroit et l’objet du poème. C’est un poème qui semble vouloir englober de nombreux aspects en même temps. En quoi ce poème est-il un poème qui à la fois oppose et réunit l’unité et la disparité du sujet moderne ? De plus, comment Apollinaire montre-t-il son malaise et sa révérence à l’égard de cette nouvelle modernité où réside ce sujet ? Nous verrons dans un premier temps la façon dont le poème utilise plusieurs techniques formelles et thématiques pour mettre le lecteur dans un état similaire à celui du sujet moderne. Puis, nous verrons en quoi le poème se place dans un temps personnel mais universel, et contemporain mais se référant au passé pour ordonner le présent par les souvenirs.
Formellement, le poème installe une atmosphère floue et difficile à cerner dès le début. La métrique des vers oscille entre le vers libre et l’alexandrin, avec parfois des quatrains entiers composés d’alexandrins et puis d’autres strophes qui ont des vers avec aussi peu de syllabes que 4 ou autant que 17. De plus, il n’y a pas beaucoup de régularité dans l’enchainement de ces différents vers, il n’y a pas de motif rythmique cernable d’une strophe à l’autre, et les vers semblent être arbitrairement mis un après l’autre. Parfois, quand un