L'argumentation à l'époque des lumières
Rédaction: Au 20e siècle, la violence des guerres et l'intensité des affrontements politiques ont conduit de nombreux écrivains à "s'engager", c'est à dire à mettre leur oeuvre au service d'une idéologie. Sartre fut ainsi l'un des tenants les plus actifs de la littérature engagée. Cependant, il exprime son désenchantement dans Les Mots, son autobiographie : "longtemps, j'ai pris ma plume pour une épée : à présent je connais notre impuissance". Mais il ajoute qu'il continuera à écrire parce que "cela sert tout de même". Avec Sartre, on peut donc voir pourquoi l'engagement en littérature conduit inévitablement à la désillusion. Mais on peut se demander si, au contraire, les oeuvres littéraires contribuent à la liberté de l'homme et de la société. Enfin, le propre de la littérature n'est-il pas d'éveiller l'esprit critique et de provoquer les remises en question ?
La désillusion sur la littérature engagée, que Sartre exprime dans le texte cité, peut s'expliquer par le sentiment d'impuissance éprouvé par les écrivains. Impuissance à mobiliser l'opinion, à modifier les mentalités et, à plus forte raison, à renverser un régime oppressif. Les actions engagées par l'ensemble des écrivains contre la montée des dictatures en Europe dans l'entre-deux-guerres, n'ont pu empêcher la Seconde Guerre mondiale. Malraux, Gide, Giraudoux, les surréalistes ont ainsi vainement multiplié les mises en garde, les manifestes, les oeuvres. Par exemples, Les grand cimetières sous la Lune de Bernanos, qui dénonçait les