L'art dans l'assommoir d'emile zola
« Le naturalisme consiste à voir la réalité à l’aide d’un talent »
0. En guis de présentation Il serait bon de signaler, de prime abord, que l’articulation art/littérature ne date d’hier d’autant plus que l’on tient compte de l’art calligraphique (ou la calligraphie tout court). Partant, l’art pictural et l’écriture en est l’exemple frappant. Cet amalgame donnerait lieu à une « science » que Roland BARTHES a appelée « Hyphologie », en ce qu’elle conçoit le texte comme « tresse » ou « tissu ». Du latin «hyphos », qui signifie « toile d’araignée », la création artistique et littéraire est à rapprocher de l’activité du tissage dont la symbolique est incontournable. Féru de l’art pictural, ami des impressionnistes, Zola s’est ingénié dans ses romans à nourrir sa matière littéraire de tout ce qui est visuel. Pour s’en convaincre, il faut citer entre autres L’Œuvre (Edition Le Livre La Poche, France, 18...), et L’Assommoir dont on va esquisser une approche qui y souligne la part de l’art. Zola écrit notamment dans la préface du même texte :
« J’ai voulu peindre la déchéance fatale d’une famille ouvrière, dans le milieu empesté des bourgs » [1]
C’est pourquoi, nous essaierons d’approcher l’art dans ce texte selon deux ordres à la fois thématique et formel. Il serait judicieux de traiter l’ambivalence de l’art pour en évaluer la teneur dans deux classes sociales à savoir la bourgeoisie et le peuple. Le plan sera le suivant :
I. Le peuple et l’art II. Vers un regard populaire de l’art III. L’Assommoir : une écriture artistique
I. Le peuple et l’art : Ce qui frappe au chapitre 3 où il est question de la noce de Gervaise, c’est bien la visite au Louvre, qui constitue en réalité un espace d’exposition permanente. L’apport de ce chapitre réside dans cette rencontre de la Foule populaire avec l’art, comme manifestation