L'art ne s'adresse-t-il qu'à nos sens ?
La première mesure de notre groupe a été d'affranchir l'art du domaine de l'animalité, en nous rappelant qu'il reste considéré comme le propre de l'Homme, une aspiration au rêve et à l'imagination que l'on retrouve tout au long de l'Histoire, un indice significatif d'abstraction intellectuelle, nécessitant précisément une capacité à se détacher de l'emprise impérieuse de nos inclinations instinctives.
L'art embrasse l'Homme en son entier, dans une interaction permanente entre nature et culture, au gré des époques, peuples, contextes et continents.
L'expérience de l'enseignement nous montre d'ailleurs que la capacité à comprendre et apprécier l'art semble facilitée, la plupart du temps, par la maîtrise d'un bagage culturel pré-acquis. C'est dire que pour apprécier l'œuvre artistique, les sens ne constituent qu'un vecteur, ce par quoi nous parvient l'expression de l'artiste (la musique par l'audition, la littérature par la lecture...), mais en aucun cas les sens ne nous suffisent à l'apprécier, l'interpréter, nous l'approprier. L'artiste se livre tout entier dans son œuvre et s'adresse à notre personne tout entière. Pour trouver ce qui peut servir de finalité à l'art, il faut donc aller chercher ailleurs. Une remarque intéressante a consisté à souligner la place de l'art dans le cadre de dispositifs thérapeutiques, ce qui a aiguillé notre réflexion sur la notion d'utilité prophylactique, émancipatrice, de l'art par des ateliers de sculpture, d'écriture ou de peinture susceptibles d'aider à ouvrir des