L'assommoir de émile zola
L’ASSOMMOIR, D’ÉMILE ZOLA
Analyse du roman :
L’alambic, sourdement, sans une flamme, sans une gaieté dans les reflets éteints de ses cuivres, continuait, laissait couler sa sueur d’alcool, pareil à une source lente et entêtée, qui a la longue devait envahir la salle, se répandre sur les boulevards extérieurs, inonder le trou immense de Paris. Alors, Gervaise, prise d’un frisson, recula; et elle tâchait de sourire, en murmurant : «C’est bête, ça me fait froid, cette machine… la boisson me fait froid…»[1]
L’univers complexe que Zola a créé avec ce roman englobe une multitude d’aspects qu’il nous fait découvrir à travers une héroïne, Gervaise. En lisant la préface du roman, j’ai pu mieux comprendre l’origine de ce roman et les intentions de l’auteur. Ceci m’a permit de choisir plus consciencieusement une citation représentative du roman. Celle-ci comprend un thème assez présent dans le roman qui est l’alcool et ses méfaits. On peut la diviser en deux sous-aspects : celui du point de vue social où l’alambic est une machine qui dévore le peuple et l’alcool, un liquide qui détruit la raison et la vie, mais il y a aussi le point de vue plus symbolique qui se rapproche plus du personnage principal où l’alambic représente le destin de Gervaise et l’alcool est celui-ci qui l’alimente en répandant le malheur dans sa vie. Pour ce qui est du premier sous-aspect, celui-ci est relié au peuple de Paris où la boisson a toujours sa place. Tout au long du roman, on remarque que l’alcool est partout; avant d’aller travailler, lors d’une discussion, après le travail, à chaque repas, etc. À fur et à mesure qu’on avance dans la lecture, il se fait de plus en plus présent et ses effets sont de plus en plus visibles. La citation représente cela très clairement; la sueur d’alcool devait envahir la salle, lorsque les travailleurs comme Coupeau, le mari de Gervaise, allaient se saouler à l’Assommoir, pour se répandre sur les