L'autorité de la constitution
Jusqu’à 1830, et bien au-delà encore, les possessions de la France sur la côte ouest africaine se limitent à quelques comptoirs commerciaux sans grande importance qu’il est tentant d’opposer aux grandes colonies que sont, tout particulièrement, les îles des Antilles avec, en premier, du moins jusqu’à ce qu’elle prenne son indépendance, St Domingue. Les Antilles connaissent une colonisation de peuplement, une importante exploitation agricole et commerciale et donc un arsenal législatif et réglementaire avec toutes les institutions qu’exige une telle situation.
Le Sénégal pour le moment, pour la France, ce sont seulement les deux petites îles de Gorée, « découverte » par les Portugais dés 1944 à 3 KM au large et à l’abri de la Presqu’île du Cap Vert et de Saint Louis, fondée par la France en 1659, sur l’embouchure du fleuve Sénégal. Il s’agit d’emplacements stratégiques qui commandent, la première, toute la navigation vers le reste de la côte ouest africaine et la seconde, la navigation sur le fleuve Sénégal et donc les possibilités, à moindre risque, de pénétration dans l’intérieur des terres.
Ce fut donc le début d’une politique de développement agricole qui fit sortir peu à peu la France des seules îles de Gorée et de Saint Louis qui ne pouvaient s’y prêter, ne serait-ce qu’à cause de leur étroitesse. Cette expansion prit dans un premier temps un tour amiable par des incitations financières et autres auprès des souverains et populations locaux, qui, rappelons-le, étaient entièrement indépendants. Leur peu d’intérêt pour une modification de leurs habitudes et l’accroissement des besoins de la métropole allaient conduire vers l’inéluctable conquête territoriale qui fut véritablement enclenchée par le Gouverneur Faidherbe en 1854.
Ainsi, ce n’est que dans la deuxième moitié du 19é que le Sénégal est passé de la situation de comptoir, ne concernant donc que Gorée et Saint Louis à un statut