L'histoire de la société francaise au xxe siecle raph schor (2e partie)
Partie 2 (suite)
Chapitre 10 : L’entrée des ouvriers dans le monde moderne : 1919-1939
Dans l’entre-deux-guerres, des transformations décisives de la grande industrie, bouleversèrent et déshumanisèrent les méthodes de travail traditionnelles. Le mécontentement qui s’en suivit, contribua à l’explosion sociale de 1936 et aux grandes espérances nées à l’époque de Front Populaire. I/ Le choc de la modernité
1) La recherche de la main d’œuvre
Après la guerre une main d’œuvre abondante était nécessaire mais celle-ci était rare. L’ouvrier français pouvait choisir son emploi (« aristocratisation ») et son lieu d’activité (instabilité, déplacement). La pénurie de travailleurs était renforcée par les « trois huit » de 1919 (8 heures de travail, 8 de loisir, 8 de repos) et la semaine de 40 heures de 1936. Pour compenser le déficit, on faisait appel aux étrangers, aux ruraux, aux vieux, aux jeunes, aux femmes.
2) Les progrès de la mécanisation
La mécanisation permettait d’économiser la main d’œuvre grâce aux gains de productivité. L’OST et le modèle américain fascinaient les patrons français. Les transformations technologiques modifièrent la composition du monde ouvrier et sa manière de travailler. Auparavant divisées entre ouvriers professionnels et manœuvres, l’organisation changea à cause de l’OST. Les tâches à accomplir étaient planifiées par un service extérieur à l’atelier, fournissant fiches de travail (nature de la tâche, temps, rémunération…) et fiches de fabrication (techniques). De nouveaux postes apparurent (Chef de fabrication, d’entretient, de manutention, contrôleur…). L’ouvrier était fixé à la chaîne ayant perdu l’autonomie et la polyvalence de jadis.
3) Le marché du travail
Les travailleurs de l’industrie passèrent de 5 à 7 millions de personnes entre 1906 et 1931. Le nombre des travailleurs à domicile diminuait celui des ouvriers augmentait. Les grosses unités de