L'histoire est-elle une science ?
A. Le terme « histoire » est ici entendu au sens subjectif du terme
Il s'agit ici d'interroger l'histoire, non en tant que suite des événements relatifs à l'homme, mais en tant qu'étude de ces faits par des sujets humains, par des historiens - d'interroger l'histoire en son sens subjectif donc, et en son sens le plus originaire, puisque le mot grec historia signifie : une étude, une enquête portant sur des faits.
On parle souvent en ce sens, non seulement de connaissance historique, mais encore de science historique : mais l'histoire est-elle, précisément, une science ?
B. Qu'est-ce qu'une science ?
Selon Aristote, une science doit toujours porter sur des objets universels et nécessaires, et l'on peut prétendre posséder la science quant à un objet quand on peut énoncer sa ou ses diverses causes (le « pourquoi » de cet objet et de son existence).
D'autre part, on sait que la science doit être universelle, et ce aux deux sens du terme : elle doit être toujours vraie, mais aussi vraie pour tous. On dira aussi en ce sens qu'elle doit être « objective », c'est-à-dire ne pas dépendre d'une subjectivité particulière, ni varier selon les individus.
Il nous reste alors à nous demander si l'histoire est ou non conforme à ces divers critères de scientificité.
II. L'histoire n'est pas une science au sens strict
A. L'histoire est une recherche des causes
Il est vrai que l'histoire a en vue d'expliciter les causes, et par là de rendre intelligibles les faits qu'elle étudie : l'historien de la Première Guerre mondiale aura a cœur, par exemple, de mettre au jour les diverses conditions et causes de ce conflit, et l'enchaînement causal des événements au sein du conflit lui-même, au lieu de se contenter d'une simple énumération de dates et de faits successifs.
Mais ceci ne suffit pas encore à faire de l'histoire une science véritable, car, ainsi que l'écrivait Cournot dans son Essai sur les fondements de la connaissance, si « il n'y a pas