Si les hommes ne faisaient pas leur propre histoire, qui pourrait la faire à leur place ? Des Dieux, le destin, le hasard ? Mais alors, pourrait-on encore parler de liberté de l’homme ? Si, à l’inverse, nous considérons que les hommes font leur propre histoire, un certain nombre de problèmes se posent : cela signifie-t-il que les guerres ou les malheurs ont été choisis par les hommes ? Ou bien simplement qu’ils en sont responsable sans les avoir choisis ? Comment peut-il y avoir une histoire unique et cohérente si elle est faite pour une multitude d’hommes aux intérêts divergents ? Nous naissons dans un lieu et un temps que nous n’avons pas choisi. Est-ce faire son histoire que de devoir s’accommoder de circonstances déjà présentes ? Pour résoudre ces problèmes, il nous faut nous demander quelle est la signification que nous donnons à « homme » quand nous nous demandons si l’homme fait librement son histoire ? S’agit-il de se demander si chaque homme fait son histoire, si tous les hommes font l’Histoire, ou simplement si rien d’autre que l’être humain ne participe à l’histoire de l’humanité au détriment de la liberté de l’homme ? Si l'historien n'a aucun impact sur le passé historique (du moins au sens concret et matériel), il peut sembler évident que celui qui fait l'histoire, c'est l'homme. Alors, pourquoi poser la question ? Serait-ce finalement se contredire que d'affirmer que l'homme est à la fois le produit de l'histoire, et produit l'histoire ?

D’abord, pouvons-nous agir sur l’avenir ou sommes-nous déterminés à être ce que nous sommes ? Nous pouvons remarquer que, dès notre naissance, nous sommes le produit de l’histoire de notre famille. L’homme est ce qu’il est parce qu’il naît dans une histoire : déterminé par son histoire personnelle, il l’est aussi par l’époque dans laquelle il vit. C’est ce que pense Hegel : L’essence de l’homme est l’histoire. L’homme n’est que le moyen de l’histoire, il en est le produit. Faut-il en conclure que, déterminé par son