L'homme peut-il oublier
« L’instant est là, en un éclair ; en un éclair il n’est plus là. Avant lui : rien ; après lui : rien. Pourtant il revient, comme un fantôme, troubler la paix d’un instant ultérieur. » Nietzsche souligne ici la rapidité de l’instant qui est insaisissable, qui échappe sans cesse. L’instant présent échappe sans cesse, est fugitif. Cependant, seul existe réellement l’instant présent, cette dimension étant la seule temporalité dans laquelle l’homme a une appréhension immédiate de la réalité. En effet, avant l’instant présent et après lui, il n’y a rien. Pour l’homme, il n’y a en réalité de vie qu’au présent, que dans l’instant. En d’autres termes, du passé, du présent et du futur, seul le présent existe réellement pour nous, le passé et le futur étant des abstractions pernicieuses. En effet, qu’est-ce que le passé ? Le passé n’est qu’un instant qui s’est transformé en spectre, en abstraction fantomatique et qui revient hanter la vitalité d’un instant présent. Le passé est un instant mort qui revient hanter l’instant présent. En ce sens, le passé est la somme des instants morts qui subsistent comme des spectres, comme des fantômes