L'homme révolté
Jeudi 4 mars 2010.
Intervention de M. SOULLEZ.
LES STATISTIQUES DE LA DELINQUANCE
ET DE LA CRIMINALITE
Les statistiques de la délinquance et de la criminalité sont au cœur du débat politique. Elles ont une place singulière dans les statistiques sociales du fait de la nature des enjeux auxquels elles sont liées. Elles sont aussi un enjeu pour l’action des 3 pouvoirs. Ce qu’enregistrent la police et la gendarmerie n’est pas l’ensemble des crimes et délits sur le territoire national. Ce qui amène à avoir une idée de la réalité criminelle plus large. D’autre part, on analyse la délinquance à travers ces statistiques policières. Or, un certain nombre de faits ne vont pas se retrouver dans le circuit judiciaire sous la même qualification, et il n’y aura pas forcément une condamnation. Si on voulait avoir un point de vue légal et juridique la réalité de la criminalité, il faudrait s’en tenir aux statistiques judiciaires. Mais le prisme judiciaire en Europe n’est pas retenu.
Par ailleurs, aucune statistique quelle qu’elle soit ne peut prétendre à l’exhaustivité. D’autant moins dans le domaine du crime : des infractions échappent à l’autorité policière.
Concernant le « chiffre noir » de la délinquance : comme il n’y a pas de chiffre unique de la criminalité, il ne peut y avoir un chiffre noir qui à lui seul résumerait les crimes et délits inconnus des services de l’Etat. La notion a aussi un goût de complot : or, ce n’est pas forcément un élément caché volontairement.
Lorsqu’on veut analyser l’évolution des phénomènes criminels, il n’y a pas de source unique. Il faut prendre en compte les points de vue des différents acteurs de la chaîne pénale. A côté de la statistique administrative, on développe les enquêtes de victimation. Il faut une approche avec plusieurs indicateurs. Les outils statistiques ne sont pas forcément mauvais, mais leur usage n’est pas toujours celui pour lequel les outils ont été créés. Exple :