L'ignorance, milan kundera
Résumé : Lors de la chute du communisme, Irena, comme bien d’autre se sent obligée de retourner dans son pays et ce, même s’il elle ne le souhaite pas.
Elle a oublié sa vie passée de Tchèque émigrée.
Irena est perdue dans son pays. Cependant, une nostalgie fait surface. La nostaglie est la souffrance de l’ignorance. Ne pas pouvoir être témoin de l’avenir d’un pays qu’on a quitté, contre son gré, de tous ses vœux. Pour Irena vingt ans d’ignorance, mais combien de souffrance ?
Le pays d’accueil, la France, intègre dans ce statut d’émigré politique une dimension inaliénable, celle du désir de retour. Incarnée par Sylvie, cette France condescendante et fière de son aide aux exilés ne comprend pas, n’envisage pas qu’à l’heure des retrouvailles l’émigré puisse souhaiter se défiler.
C’est le Grand Retour d’Ulysse dans son Ithaque, le lit de Pénélope… Comment peut-on s’en détourner ? Irena le sent et nous l’explique : ce désir presque enfantin a disparu. Ils ne connaissent plus ce pays et ont perdu la douleur de l’absence.
Elle s’est fondue dans l’ignorance, née du temps passé au loin.
Cependant l’image que la terre d’accueil a de l’émigré persiste, on attend d’eux qu’ils manifestent leur peine, qu’ils rentrent au pays et c’est le mépris et le désintérêt qui s’installent lorsqu’il faillit à son image de veuve éplorée. Cette représentation et la réalité s’ignorent l’une l’autre.
Poussés et presque convaincus par le tableau larmoyant qu’on agite sous leurs yeux, Irena et Josef partent tout de même pour leur Tchécoslovaquie, Mère entre toutes. Pourtant cette histoire leur est devenue étrangère.
Une fois là-bas, ils ne rêvent que de leur chez-soi et pour Josef se matérialisent plusieurs fois sa maison danoise, et le sapin planté par sa femme, lui montrant le chemin de son retour.
Ce pays ne leur appartient plus.
Irena, ayant quitté Prague dans la précipitation des premiers jours du