L'inceste dans le conte: synthèse d'articles
Dans « Totem et tabous », Freud posait une analogie entre l’histoire psychologique individuelle et l’histoire de l’humanité. L’Homme, dans son enfance, refoulerait certaines tendances tel que l’inceste et, de même, la société dans laquelle il vit garderait ces tendances refoulées dans un inconscient collectif.
C’est ici que va intervenir le conte. Selon W.D. Hammond Tooke[1], le mythe et le symbole aide la société en lui permettant d’accepter ses situations refoulées. Les contes suggèrent subliminalement que les situations relationnelles sont toujours compliquées (par exemple au travers des médiateurs tel que le monstre) mais, que tout cela est normal.
Quand est-il dans les contes de différentes cultures ? Peut-on y trouver des similitudes et différences permettant d’étayer cette hypothèse ?
Pour ce faire, nous utiliserons trois articles traitant le sujet : l’inceste préférentiel dans la mythologie joraï, le mythe grecque de Muscambre et une série de conte zoulou sur l’inceste dans un contexte de gémellité.[2]
Tout d’abord, ces contes comportent toujours des passages équivoques qui, dès les premières lignes, cachent l’inceste sans pour autant l’occulter à leur auditoire. L’appellation joraï veut qu’on utilise pour désigner le mari et la femme la même terminologie que pour le couple frère/sœur. Muscambre, pour sa part, est créé non seulement par les mains de la princesse mais aussi par les matériaux fournis par son père le roi. De même, le rite du lait (expliqué ci-après) dans les contes zoulous n’est pas respecté et un des jumeaux le refuse toujours contestant par-là son lien de parenté proche afin de rendre l’autre jumeau un partenaire potentiel.
Le symbolisme présent tout au long des récits, surtout ceux joraïs et zoulous, est celui des contraires. Ceux-ci évoquent «l’anormalité » de l’inceste. Les couleurs, par exemple, revêtent un rôle important : le riz clair et le riz sombre se mélangent chez Dong et