L'investissement en algrie
L
a loi de finances complémentaire 2009 suscite une levée de boucliers de la part des chefs d'entreprise. Ces derniers ne mâchent pas leurs mots pour manifester leur mécontentement. «C'est humiliant! », «Traumatisant !» «Purement ridicule !», «Au lieu de nous encourager, le gouvernement nous met des bâtons dans les roues», «La situation sera "ingérable"», «C'est un danger pour l'économie nationale».
[pic][pic][pic][pic][pic][pic]Les sentences sont lourdes et les accusations de taille. Mais qu'est-ce qui a provoqué cette ire des leaders de la production nationale ? Plusieurs articles inclus dans la LFC 2009, relatifs aux opérations d'importation, sont les sources de la discorde. Essentiellement, il s'agit de la décision d'instaurer le crédit documentaire et celle relative à suppression de la procuration. L'article 66 de la LFC 2009 stipule que «la réalisation d'opérations d'importation ne peut être effectuée au moyen de procuration.» Cela sous-entend que seul le véritable opérateur économique, en l'occurrence l'importateur lui-même, titulaire du registre de commerce, ou le gestionnaire de l'entreprise, a la possibilité de faire sortir du port la marchandise importée. La mesure peut très facilement être comprise du fait que le monde de l'import, secteur stratégique en Algérie, est gangréné par plusieurs maux dont l'utilisation de faux registres de commerce et autres prête-nom. Les chefs d'entreprises dénoncent l'obligation faite aux patrons d'entreprise de se déplacer pour chaque opération d'importation.
[pic][pic][pic]Mais cette décision n'obligera-telle pas l'opérateur justement à revoir sa stratégie d'importations ? Au lieu d'effectuer une petite opération par semaine, et au regard de l'obligation de présence, le patron sera contraint d'acheminer une quantité plus importante (constituer un stock mensuel au lieu d'hebdomadaire, par exemple). Importer en grande quantité réduira l'engorgement des espaces portuaires, les