L'obéissance et la liberté
La liberté absolue consiste à agir selon ses désirs sans rencontrer d’obstacle. En ce sens, elle s’oppose à toute forme de contrainte, qu’il s’agisse d’interdiction ou de commandement. Mais, soyons réalistes : voilà bien une définition utopique, qui est peu représentative de ce qu’est la liberté « réelle », la liberté mise en situation. Tôt ou tard, donc, l’être humain sera confronté à des choix et aux conséquences qui en découlent. La liberté pourrait alors se traduire par le libre arbitre, l’ami bien particulier de cette forme de contrainte interne qu’est le choix. Néanmoins, même la liberté, même le libre arbitre, semble rester en opposition avec le concept d’obéissance, qui consiste, généralement, à se soumettre à la volonté d’une personne, à des règles ou des lois. Obéir, c’est être opprimé, non ? Il appert ici que liberté et obéissance soient incompatibles en tout point. Mais la réflexion saura-t-elle encore nous enseigner une autre voie? L’obéissance constitue-t-elle toujours une contrainte ou, au contraire, ne peut-elle pas coexister avec la liberté voire même la favoriser ? Autrement dit, l’obéissance est-elle compatible avec la liberté ?
Ces deux termes supposément inalliables me semblent pourtant compatibles. Les stoïciens et Emmanuel Kant n’en ont-ils pas fait la preuve?
Si l’on définit la liberté comme n’admettant aucune limite, l’obéissance qu’elle quelle soit amène inévitablement à l’abolition de la liberté. Dès lors, la seule façon de conserver sa liberté consisterait à désobéir de manière systématique. Or, cette vision de la liberté comme désobéissance conduit inévitablement à un cul-de-sac, puisque celui qui désobéit systématiquement sera tôt ou tard confronté à un ordre ou une interdiction avec lesquelles il sera d’accord. Imaginons une seconde, que un adolescent contestataire et révolté souhaite élire comme conseillère de classe, Jeunette. Et, si par surcroît, se faisait