L'ordre politique exclut-il la violence ?
L’Etat exclut-il la violence ? C'est-à-dire expulse-t-il, est-il incompatible, n’admet-il pas la violence ? La violence est un ensemble de phénomènes caractérisés par leur brutalité et l’exercice de la force à l’encontre de soi ou de tiers. Ainsi, on peut se faire violence à soi-même, se contraindre, s’imposer des contraintes face à ses envies ou faire violence, contraindre quelqu'un par la force ou le brutaliser.
L’Etat, la présence d’instances politiques, n’apparaissent pas incompatibles avec la violence. En effet, celle-ci est courante dans la cité, sur son territoire. Ainsi, même dans le cadre de la démocratie athénienne, la violence n’est pas éradiquée puisque Socrate est injustement mis à mort par ses concitoyens. De plus, toutes sortes d’actes brutaux comme le vol, le viol, le meurtre, sont encore d’actualité dans nos sociétés. Cependant, l’ordre politique, l’Etat, en instaurant le règne de la loi, semble exclure la violence et les murs de la cité ont pour rôle de lui faire rempart. Ainsi, met-il fin à la contrainte des plus forts sur les plus faibles s’exerçant dans l’état de nature. En outre, l’Etat a pour objectif de permettre la vie collective et donc de pacifier les relations humaines. Toutefois, la barbarie étant inhérente à l’homme, et si l’on ne peut l’exclure de l’homme même par la civilisation, l’éducation, peut-on la soustraire de la société ? Plus que d’exclure la violence, l’ordre politique paraît d’une part l’incarner, d’autre part, en la réglementant la réduire et la canaliser.