L'otan dans l'engrenage libyen
1) Prologue à l’Opération Unified Protector
En février 2011, un mouvement pacifique de protestation lancé à Benghazi, dans l’est de la Libye, contre le régime du Colonel Mouammar Kadhafi, au pouvoir depuis 42 ans, a été violemment réprimé et des dizaines de manifestants ont été tués en l’espace de quelques jours. À mesure que les manifestations s’étendaient au-delà de Benghazi, le nombre de victimes à déplorer se multipliait.
C’est en réaction à ces événements que le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté, le 26 février 2011, la résolution 1970 dans laquelle il exprimait sa « vive préoccupation » à propos de la situation en Libye et imposait un embargo sur les armes à destination de ce pays.
Après l’adoption de la résolution 1970 et dans un contexte de préoccupation croissante de la communauté internationale à propos de la crise libyenne, l’OTAN a accru, dès le 8 mars 2011, ses opérations de surveillance en Méditerranée.
L’Alliance a déployé dans la zone des aéronefs de son système aéroporté de détection et de contrôle (AWACS) pour assurer une observation continue. Ces « yeux dans le ciel » ont permis à l’OTAN d’acquérir des informations détaillées sur les mouvements dans l’espace aérien libyen. Deux jours plus tard, l’Alliance faisait converger en Méditerranée des navires appartenant aux moyens actuels de l’OTAN, ainsi que des navires mis à disposition en vue de cette mission par des pays de l’OTAN, afin de consolider l’effort de surveillance.
La situation en Libye s’étant encore détériorée, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté, le 17 mars 2011, la résolution 1973 par laquelle il condamnait « la violation flagrante et systématique des droits de l’homme, y compris les détentions arbitraires, disparitions forcées, tortures et exécutions sommaires ». La résolution introduisait également des mesures actives, et notamment l’imposition d’une zone d’exclusion aérienne, et autorisait les États membres, agissant en