L'écriture dans les liaisons dangereuses
Introduction
Le livre les Liaisons Dangereuses de Choderlos de Laclos, publié en avril 1782, appartient au genre épistolaire. L’histoire se passe dans un contexte de libertinage et de relâchement des mœurs bien que tous ces « écarts » soient savamment dissimulés. C’est ainsi qu’il faut déchiffrer chaque mot des LD. En ce sens, il est très intéressant d’étudier le style narratif, l’écriture de ce roman.
En quoi l’écriture de ce roman reflète-t-elle la pensée libertine?
Dans un premier temps nous étudierons les armes du style libertin et dans un second dans nous analyserons la psychologie du libertin à travers divers procédés stylistiques (métaphores, CL etc.)
I/ Les armes du style libertin.
Généralement, le libertin c’est « le virtuose de la parole » c’est-à-dire un homme (ou une femme) qui tente de séduire par tous les artifices du langage et parfois des gestes.
Cependant, nous sommes ici dans un roman épistolaire, roman où l’on accorde plus de place au mot écrit qu’au mot parlé (prononcé). Il est donc normal que les personnages fassent attention à leurs styles respectifs.
Pour Merteuil et Valmont, tous deux libertins, le style, la façon d’écrire sont une arme de séduction. En effet, pour eux l’écriture est un art qu’il faut manier précautionneusement et ne pas négliger. C’est la raison pour laquelle Merteuil fait tout un chapitre à Cécile dans la lettre 105, lui reprochant d’être trop sincère :
« À propos, j’oubliais… un mot encore. Voyez donc à soigner davantage votre style. Vous écrivez toujours comme un enfant. Je vois bien d’où cela vient ; c’est que vous dites tout ce que vous pensez, & rien de ce que vous ne pensez pas.[…]quand vous écrivez à quelqu’un, c’est pour lui & non pas pour vous : vous devez donc moins chercher à lui dire ce que vous pensez, que ce qui lui plaît davantage. »
Dans cette lettre, Merteuil sous-entend qu’il faut mentir, que c’est un jeu de séduction parce qu’il faut écrire ce que l’autre attend de vous sans