L'éducation selon montaigne
Dans le chapitre 26 du Livre I, Montaigne expose ses idées sur l’éducation. Les questions pédagogiques ont passionné le XVIe siècle : c’est une des caractéristique de l’esprit de la Renaissance.
Montaigne condamne l’éducation collective des collèges : c’est le seul point sur lequel il se sépare profondément de la pédagogie moderne. Le précepteur doit avant tout former le jugement de son élève : il ne s’agit pas tant de lui enseigner beaucoup de choses que de lui apprendre à réfléchir et a développer son intelligence et sa personnalité.
Après la soif de connaissances qui caractérise Rabelais, une décantation se produit : « savoir par cœur n’est pas savoir », dit Montaigne dans ce même chapitre. Au lieu d’encombrer la mémoire de l’élève, il faut former son esprit, lui apprendre à penser.
Voici un paragraphe qui résume son objectif: « A un enfant de maison (=noble) qui recherche les lettres, non pour le gain (car une fin si abjecte est indigne de la grâce et la faveur des Muses, et puis elle regarde et dépend d’autrui), ni tant pour les commodités externes que pour les siennes propres, et pour s’en enrichir et parer au-dedans, ayant plutôt envie d’en tirer un habile homme qu’un homme savant, je voudrais aussi qu’on fut soigneux de lui choisir un conducteur qui eut plutôt la tête bien faite que trop pleine, et qu’on y requit tous les deux, mais plus les mœurs (=la valeur morale) et l’entendement que la science ; et qu’il se conduisit en sa charge d’une nouvelle manière. »
De plus, Montaigne pratiquera toujours la douceur car il a horreur des châtiments corporels et de la contrainte sous toutes ses formes. Mais fait-il une place suffisante à l’effort et au sens du devoir ? On peut penser qu’il est bien optimiste, ou que du moins sa pédagogie est surtout conçue pour des êtres très doués. A vrai dire, au lieu de punir, ce sont surtout des principes qu’il pose, et ces principes sont excellents.
D’ailleurs, la formation physique sera