L'éducation sentimentale
LA BIBLIOTHÈQUE ESSENTIELLE
Flaubert, L’Éducation sentimentale
L’Éducation sentimentale relate l’histoire d’un jeune homme de dix-huit ans plein de rêves qui, de 1840 au coup d’État de 1851, fait l’apprentissage du monde. C’est également un témoignage sur les désillusions d’un provincial qui découvre à Paris une société secouée par l’Histoire. Flaubert disait à propos de « son » Éducation sentimentale, fruit de six années de travail laborieux : « Je veux faire l’histoire morale des hommes de ma génération ; “sentimentale” serait plus vrai. C’est un livre d’amour, de passion ; mais de passion telle qu’elle peut exister maintenant, c’est-à-dire inactive. Le sujet, tel que je l’ai conçu, est, je crois, profondément vrai, mais, à cause de cela même, peu amusant probablement. Les faits, le drame manquent un peu ; et puis l’action est étendue dans un laps de temps trop considérable. Enfin, j’ai beaucoup de mal et je suis plein d’inquiétudes. » 1840 : sur le pont d’un bateau qui le ramène à Nogent-sur-Marne, Frédéric Moreau, jeune bachelier qui aspire à une brillante carrière, tombe sous le charme de Marie Arnoux, l’épouse d’un marchand de tableaux parisiens. « Monté à Paris » pour y apprendre le droit, l’étudiant n’a de cesse qu’il puisse côtoyer la jeune femme. Dans l’entourage du couple Arnoux, il fait la connaissance d’autres rêveurs, ambitieux tout comme lui, mais aussi de bohèmes impénitents dont un certain Deslauriers, ancien camarade de collège. Au cœur d’une société parisienne qui souffle le chaud et le froid entre monarchie et république, Frédéric doit, après avoir échoué à ses examens, se résigner à retourner vivre en province. De façon inespérée, un héritage lui permet de revenir vivre dans la capitale où il connaît, de loin, la révolution de 1848 et le coup d’État de Napoléon III en 1851. Il se met à fréquenter Rosanette, une femme légère rencontrée lors d’un bal masqué avec laquelle il a un enfant qui décédera, puis il entretient une