L'accès à l'emploi
L’accès à l’emploi à la sortie du système éducatif des descendants d’immigrés
Stéphane Jugnot*
Parmi les jeunes nés en France, les descendants d’immigrés d’Europe du Sud suivent des parcours d’accès à l’emploi proches de ceux des jeunes dont les parents sont eux-mêmes nés en France. En 2009, cinq ans après leur sortie du système éducatif, 82 % ont un emploi
(fonctionnaires ou en CDI pour les trois quarts).
Les descendants d’immigrés d’Afrique sont en revanche plus nombreux à rencontrer des difficultés. En 2009, 61 % d’entre eux ont un emploi (fonctionnaire ou en CDI pour les deux tiers). Les descendants d’immigrés d’Afrique cumulent les handicaps socioculturels. D’une part, leurs parents sont plus souvent d’origine modeste ; ils sont plus souvent sans emploi et résident beaucoup plus souvent que les autres dans des quartiers défavorisés. D’autre part, le parcours scolaire des descendants d’immigrés d’Afrique est plus chaotique et les conduit en plus grand nombre vers les niveaux de qualifications les plus bas et les plus exposés au chômage et à la précarité. Ces seuls facteurs peuvent expliquer au moins 61 % de l’écart d’accès à l’emploi observé entre les descendants d’immigrés d’Afrique et les jeunes nés en
France de parents eux-mêmes nés en France. Les sortants du secondaire, avec ou sans diplôme, sont les plus pénalisés.
Depuis vingt ans, l’augmentation du nombre de sources statistiques disponibles a permis de documenter les parcours scolaires des descendants d’immigrés et leur situation sur le marché du travail, en particulier leurs premiers pas à la sortie du système éducatif, au moins pour les descendants des immigrés venus des pays qui ont le plus contribué aux flux migratoires. Les constats, très contrastés selon l’origine nationale, montrent généralement les plus grandes difficultés que les descendants d’immigrés du Maghreb, et plus largement d’Afrique, rencontrent pour accéder à l’emploi puis à un emploi stable «