l'albatros, les fleurs du mal, baudelaire
Depuis des siècles, les poètes s'inspirent de la réalité pour écrire. En effet, ils utilisent souvent cette dernière pour exprimer ou comparer leurs sentiments personnels. C'est le cas de Baudelaire dans son recueil Les Fleurs du Mal avec sa partie « Spleen et Idéal ». Cette partie évoque l'homme déchiré entre l'aspiration à l'élévation et l'attirance pour la chute. Le poème L'albatros en est l'illustration même. Il est écrit en 4 quatrains, où Baudelaire compare sa place de poète dans la société avec un albatros, c'est a dire, majestueux dans le ciel qui est son élément, mais ridicule sur terre et au contact des hommes. Lire extrait
Quelle image de la condition du poète ce texte construit-il ? Nous allons en premier lieu nous intéresser à l'opposition de deux espaces, puis en deuxième lieu, au récit de la capture de l'albatros et enfin, à l'allégorie de ce récit.
Pour commencer, à la première lecture, « L'albatros » se présente comme le récit d'une scène de la vie en mer. Effectivement, le champs lexical maritime est présent : « Hommes d’équipages » v.1, « albatros », « Oiseaux des mers » v.2, « le navire » v. 4, « les planches » v.5, « avirons » v.8, « tempête » v.14. Cependant, cet univers est coupé en deux espaces fondamentalement opposés. En effet, le sol est peu décrit et l'accent est mis sur le collectif des marins : « les hommes », « l'équipage ». Ainsi, ils sont anonyme « l'un … l'autre » v.11-12. Ils appartiennent au monde des « planches »(v.5) ce qui signifie du « sol » (v.15). Ensuite, Baudelaire utilise un vocabulaire négatif lorsqu’il est question de l’arrêt : « maladroit et honteux », « piteusement ». Il caractérise la pipe, avec un terme grossier : « brûle-gueule »v.11. Le poète fait du « sol » un monde trivial, grossier et fermé. Le ciel, lui, est caractérisé par une succession de périphrases : « vaste oiseaux des mers » v.2, « indolents compagnons de voyages » v.3, « rois de l'azur » v.9, « prince des nuées » v.13. Ces