L'albatros
L’albatros
Charles Baudelaire est un poète du 19ième siècle que l’on considère comme un des précurseurs de la poésie moderne. Considéré à la fois comme un romantique, un parnassien et un symboliste, il écrit en 1857 « Les Fleurs du Mal » un recueil qui fait scandale, à l’époque. Le poème « L’albatros» fait partie de la section « Spleen et Idéal ». Il met en scène une vision pessimiste de la société au travers de l’oiseau des mers.
Nous pourrons nous demander quelle place et quelle fonction Baudelaire accorde au poète dans la société. Dans un premier temps, nous verrons comment il passe du récit poétique à l’allégorie puis nous étudierons sa notion de l’idéal pour découvrir ensuite le spleen qu’il ressent. Le poème démarre par un récit dans un décor maritime qui présente des traces de schéma narratif. Tout d’abord le narrateur adopte un point de vue externe pour décrire le comportement des marins. L’emploi des adverbes « souvent » et « à peine » campe le décor. Dès le troisième quatrain le ton change et le poète s’émeut de l’attitude des marins qui maltraitent l’oiseau. L’utilisation de trois phrases exclamatives prouve son indignation V9 « comme il est gauche et veule !» V10 « qu’il est comique et laid !» et V12 « l’infirme qui volait ! ». Le récit est rythmé et vivant avec des groupes rythmiques comme dans le premier vers « Souvent pour s’amuser, les hommes d’équipage » avec une césure à l’hémistiche. Baudelaire procède de la même manière aux vers 2 -6 -9-10-12 car il veut marquer une opposition entre le piteux oiseau des mers et ce qu’il devient dans le ciel. Le poète va également mettre son récit dans un cadre spacio temporel précis. L’histoire se déroule sur les mers et dans un navire. Le premier mot du poème est l’adverbe de temps « souvent » qui marque déjà l’agacement de Baudelaire, l’adverbe « à peine » insiste sur le désarroi de l’oiseau et fixe également la narration dans le temps. Une fois la