L Apologie De Socrate
L’Apologie de Socrate rapporte les paroles de cette véritable figure la sagesse lors de son ultime procès, dont il sortit condamné à mort. Ainsi, Socrate se présente au tribunal d’Athènes en 399 avant J.-C. pour prononcer trois discours brillants, déstabilisant par leur ironie mordante et par leur implacable honnêteté.
Si Socrate n’a lui-même rien écrit de son vivant, Platon s’est donné pour mission de rapporter les mots que cet illustre disciple aurait prononcé le jour de ce procès. De ce fait, Platon choisit de présenter la défense de Socrate au discours direct, à la première personne du singulier.
Ainsi, Platon nous apprend dans cette apologie que Socrate était accusé de deux fautes. Tout d’abord de « corrompre la jeunesse » (23-d « Socrate, la pire infection, qui corrompt les jeunes ») et enfin d’impiété, d’avoir « introduit d’autres dieux que ceux de la cité » (27a). Deux accusations que le sage va réfuter sans précédents au fil de son discours.
L’apologie s’articule en trois parties. D’abord, Socrate expose un plaidoyer dans lequel il se défend face à ses accusateurs. Une fois reconnu coupable – par une faible majorité cependant – il avance un discours à travers lequel il propose la peine la plus juste qu’il estime devoir recevoir. Enfin, il se prononce une dernière fois devant les juges, une fois sa sentence arrêtée : Socrate est condamné à mort.
Socrate débute son plaidoyer en s’adressant directement aux nombreux citoyens d’Athènes présents au procès. En les apostrophant, il s’assure d’obtenir pleinement leur attention : « Comment mes accusateurs ont agi sur vous, Athéniens, je l’ignore : le fait est que moi-même c’est tout juste si ils ne m’ont pas fait oublier qui je suis, tant leurs discours étaient persuasifs. » (17a) Ainsi, à travers son admiration feinte, il présente d’emblée ses juges comme des êtres manipulateurs. A cela il ajoute même qu’ils se trouvent n’être que des menteurs, qui « n’ont rien dit de vrai » (17a). Alors,