Le phédon
I. — Idée générale du dialogue et personnages qui y prennent part
Platon, dans ce dialogue, raconte les derniers instants de Socrate, et expose sa propre doctrine sur l'immortalité de l'âme ; il unit, avec un art merveilleux, le récit des derniers instants du sage, et la discussion philosophique entreprise et achevée en un tel moment avec tant de calme sérénité.
Le philosophe pythagoricien Echécrate interroge Plié-don, fidèle disciple de Socrate, sur la mort de l'illustre condamné. Phédon se rend à ce désir, et reproduit l'entretien que son maître avait eu, dans la prison même, avant déboire la ciguë, avec deux jeunes Thébains, Simmias et Cébès, d'un esprit subtil et exercé, qui opposent à Socrate des objections assez spécieuses sur l'immortalité de l'âme. Dans le dialogue, interviennent d'autres amis du philosophe, mais ils ne prononcent que quelques mots.
II. — Analyse
Au moment où commence l'entretien raconté par Phédon, les disciples de Socrate sont pour la dernière fois rassemblés autour de leur maître dans sa prison ; la théorie envoyée à Délos par les Athéniens, et dont on attendait le retour pour exécuter la sentence rendue contre Socrate, vient d'arriver. Socrate doit se tenir prêt à mourir. Déjà on lui a ôté ses fers ; il fait part à ses amis du soulagement qu'il éprouve à être délivré de ses chaînes ; il observe, à ce propos, comme le plaisir et la douleur sont inséparablement unis l'un à l'autre ; mais un mot à double sens qu'il vient de laisser tomber fait croire à Cébès qu'il approuve le suicide; il détrompe aussitôt son jeune ami. L'homme ne doit pas sortir de la vie avant que Dieu, dont il est l'esclave, ne lui en impose la nécessité. Est-ce à dire que la mort est un mal? Pas davantage. Socrate se déclare heureux de quitter la vie et de se rendre auprès des Dieux, ces bons maîtres qui le rappellent à eux. Plein de confiance aux approches de la mort, il est tout prêt à communiquer les motifs de son espérance.
Alors, pour