Vous n’en avez pas marre de ces critiques convenues, on dirait qu’elles se recopient les unes les autres, quand j’essaie de regarder ce qui se dit de L’Arabe d’Antoine Audouard sur internet j’ai l’impression de lire vingt fois le même article, on s’extasie sur la critique du racisme (vraiment original !), on parle de roman du Sud en faisant référence aux auteurs américains là où j’ai plutôt vu le sud de la France et le racisme de la misère et pour terminer histoire de remplir les lignes on raconte l’histoire. Est-ce vraiment cela la critique ? N’y a-t-il pas autre chose à dire sur ce roman ? Doit-on s’extasier devant un sujet aussi consensuel et rabâché traité de manière aussi attendue ? La littérature se doit de rester un lieu privilégié où l’on se bat pour dire l’indicible et franchement dans ce que je viens de lire aussi bien ce roman que les romans récompensés par les principaux prix littéraires ( je ne les ai pas encore tous lus ) j’ai plutôt l’impression que l’on nous sert de la soupe, de la nourriture prédigérée que l’on avalera avec plaisir (quel plaisir de manger ces hachis pour vieillards édentés !) sans trop se poser de question.
Le roman d’Antoine Audouard est bien écrit, il y a une atmosphère qui peut faire penser au cinéma américain, on ne s’ennuie pas un instant, ça ressemble presque à un roman policier, mais on se demande où est donc passé l’auteur ? Comme si le livre avait été écrit pour faire un bon film par une équipe de scénaristes, il manque l’essentiel l’exigence [ce qui est nécessaire, indispensable ] d’écrire, la nécessité absolue d’exprimer ce qui ne peut s’exprimer autrement que par la littérature. Parce que si ce livre a été écrit pour dénoncer le racisme, franchement il y a mille et un autres moyens de le faire, l’important n’étant pas de le dénoncer mais de comprendre comment il naît et se développe. Et là je n’ai pas l’impression d’avoir appris grand chose, les personnages sont caricaturaux ou bons ou méchants, la seule explication