L'expiation, Victor Hugo
Introduction :
L’expiation, de Victor Hugo, est un poème écrit en 1851 et publié en 1853 dans le recueil Les châtiments. C’est l’un des poèmes le plus long du recueil et le texte que nous allons étudier est un extrait de ce dernier. Les châtiments mettent en scène Napoléon 1er en relatant toutes les défaites qu’il a connues. Hugo profite de ce texte pour dénoncer les absurdités de la guerre et pour critiquer d’une façon indirecte Napoléon III qui l’a forcé à s’exiler en Angleterre pour raison politique.
I. La dimension épique.
Ce qui est très étonnant dans le poème L'Expiation, c’est qu’il y a une sorte d’harmonie qui naît de la situation de retraite.
Il y a un accord rythmique entre la chute de la neige et le mouvement de retraite. La retraite est évoquée de manière poétique. Il y a un mouvement inexorable qui est évoqué par la prosodie, le rythme et le lexique.
L’anaphore de « il neigeait » structure le poème. On le retrouve cinq fois et sa place n’est pas aléatoire. La dernière reprise de l’expression (vers 18) est marquée par un redoublement (« il neigeait, il neigeait toujours »). Le « toujours » permet de souligner l’idée de répétition. Il impose un tempo grave et solennel d’une grande ampleur qui est caractéristique de la dimension épique. « Après la plaine blanche une autre plaine blanche » fondée sur le redoublement lexical qui se double d’un effet d’assonance. Le jeu des sonorités naît de la rencontre de deux sylabes (« pl », « bl »).
Par ailleurs, un effet naît de la prosodie avec le rythme régulier de l’alexandrin. Tout est signifiant. Expression d’une monotonie désolante du paysage qui rejaillit (de la lenteur). «L’empereur revenait lentement» dénote l’idée de lenteur et qu’il exemplifie (mime) grâce à « lentement » et à l’imparfait. Les voyelles nasales permettent aussi cette dénotation. Les participes présents (avec une voyelle nasale) participent à cette durée de mouvement qui n’en