l'homme un animal social ?
La biologie paraît aller dans le sens d’Aristote : certaines parties du cerveau humain régissant nos relations avec les autres humains sont beaucoup plus développées que chez les animaux.
Inversement, la psychologie montre que l’homme est poussé par son énergie intérieure à développer ses caractères propres dans la limite des obstacles mis à ce développement par les autres humains. Et il est vrai que l’homme perd son humanité lorsqu’il n’agit qu’en fonction des autres.
Enfin, la sociologie tente de concilier les deux points de vue : pour elle, l’homme n’est certainement qu’un animal allant plus loin que les autres sur l’échelle de la solitude et de la sociabilité. Il développe des sociétés complexes et une vie intérieure très riche, qui interagissent.
Pour le philosophe au contraire, la définition d’Aristote renvoie à la nature profondément contradictoire de l’homme. Le courant rationaliste, né de l’Académie, et illustré par Descartes ou Victor Cousin ou encore Jürgen Habermas, cherche à dépasser cette contradiction par la "lumière naturelle" de l’homme (voir l’Introduction à l’histoire de la philosophie de Cousin).
Mais un autre courant, peut-être moins ambitieux et plus juste, illustré par Pascal et Rousseau, doute que cette réconciliation de l’homme avec la société soit crédible. La rationalité ne fait pas pour lui le lien entre l’homme et la société : non pas parce que la société et l’homme ne sont pas rationnels mais parce que, bien que rationnels tous les deux, l’homme et la société sont en contradiction.
On peut tirer de cette vérité une maxime morale essentielle : la violence n’est acceptable que pour défendre la liberté humaine, et pas pour défendre et encore moins