L'homme à l'envers
Il est difficile de préciser avec exactitude les contours d'Euskal Herria, dont les frontières administratives ne coïncident pas toujours avec les frontières ethniques et culturelles2. Selon l'Académie de la langue basque, il s'agit des territoires basques nommés en 1643 par l'écrivain Axular dans l'avant-propos de son livre « Gero »3,4, à savoir les sept provinces basques traditionnelles (Zazpiak Bat) : le Labourd, la Soule, la Basse-Navarre, la Navarre, la Biscaye, l'Alava et le Guipuscoa.
Sur la base de cette définition, Euskal Herria recouvre 20 500 km2 et compte 3 millions d'habitants5, répartis en trois entités politiques distinctes : deux communautés autonomes espagnoles, la Communauté autonome du Pays basque (dont les trois provinces, Alava, Guipuscoa et Biscaye, représentent 35 % du territoire et 72 % de la population totale), et la Navarre (plus de 50 % du territoire et 19 % de la population totale), ainsi qu'une portion du département français des Pyrénées-Atlantiques : le Pays basque français (le Labourd, la Basse-Navarre et la Soule représentent 15 % du territoire et 9 % de la population).Étymologie
C'est à l'unité linguistique d'une grande partie de ses habitants que l'ensemble doit son nom6. En basque, le nom du pays est aussi étroitement lié à celui de sa langue. Pays basque se traduit par Euskal Herria (Pays basque) = Euskararen Herria (le pays de la langue basque), et Basque par euskaldun = Euskara dun (celui qui possède la langue basque)7. Très peu de peuples se désignent et désignent leur pays par la connaissance de leur langue7. Quant au mot Euzkadi, inventé par le père du