L'illusion romanesque
Ygrid
La littérature est composée de genres très variés parmi lesquels le roman tient une place majeure auprès des lecteurs. Au Moyen-Age, ce terme désignait un récit en vers « romans », c’est-à-dire écrit dans la langue populaire parlée, relatant des prouesses, des amours de héros mythiques ou idéalisés tel Le Grall de Chrétien de Troyes, puis au XIVème siècle, ce même genre littéraire s’écrivit en prose. C’est à partir de la Renaissance que sa définition générale s’impose : on appelle roman toute fiction en prose, assez longue, qui fait vivre, dans un cadre spatio-temporel, des personnages donnés comme réels et qui décrit leur psychologie, leurs aventures, leur destiné. Et comme l’écrit Maupassant dans sa préface Le Roman(1887) de Pierre et Jean : « Faire vrai consiste à donner l’illusion du vrai ». Toutefois, des écrivains comme Cervantès et Flaubert ont prévenu leurs lecteurs contre le piège de l’illusion romanesque. Cette apparente réalité est-elle réellement dangereuse ? Notre réflexion portera donc sur les circonstances où le lecteur peut être victime des effets de réel d’un roman. En raison de l’effet de réel crée par l’utilisation de certains procédés narratifs trompeurs, l’illusion romanesque peut piéger certains lecteurs, qui, par faute de discernement et à cause d’un enthousiasme passionné, se laissent abuser par les marques d’une histoire réelle. En effet, depuis toujours les romanciers n’ont cessés de mettre en garde leurs lecteurs sur les dangers de telles lectures. Cervantès, dramaturge espagnol et Flaubert, célèbre écrivain français nous proposent deux cas de personnes victimes de la chimère romanesque avec leurs œuvres respectives Don Quichotte(1605) et Madame Bovary(1857). Le roman de Cervantès nous présente un vieux gentilhomme campagnard avide de lectures chevaleresques au point d’en perdre la raison : « [il] en oublia presque l’exercice de la chasse et de l’administration de son bien ». Sa