« Toute fiction s’inscrit dans notre espace comme voyage…et l’on peut dire à cet égard que c’est là le thème fondamental de notre littérature romanesque. » michel butor, répertoires iv , seuil, 1974.
Michel Butor s’inscrit dans l’univers du nouveau roman par sa vision particulière du roman. Celui-ci répond à de nouvelles appréhensions de la littérature et prétend briser les conventions du roman classique. En effet les auteurs appartenant au mouvement du nouveau roman expriment unanimement leur volonté de rompre avec les conventions imposées par ce roman classique. Les différentes notions jusqu’alors indispensables pour l’élaboration d’un roman deviennent secondaires. La fiction en tant que telle apparaît dans les romans de Butor comme un prétexte à l’écriture. La véritable intention de l’écrivain du nouveau roman est de faire passer un message, que le texte soit porteur de sens pour le lecteur. Cependant on peut voir le roman comme simple retranscription du réel pour créer un monde fictif dans lequel le lecteur se transposerait. Dans cette optique, le lecteur effectuerait une sorte de voyage dans son imaginaire et serait littéralement transporté dans un espace différent par la simple fiction. Dans quelle mesure la fiction romanesque constitue-elle un monde parallèle, imaginaire, dans lequel le lecteur voyagerait ? La fiction romanesque est tout d’abord le lieu d’une expérience intime du lecteur et de l’auteur. La fiction constitue un espace imaginaire propre à chaque lecteur dans lequel celui-ci pourrait « voyager ». Enfin, le mouvement du nouveau roman apporte une nouvelle dimension à la littérature romanesque et ouvre les limites de celle-ci.
I- La fiction romanesque, lieu d’une expérience intime d’auteur et de lecteur A- La fiction romanesque * Dans tout roman la part de fiction constitue un pilier indispensable, la fiction constitue la colonne vertébrale du roman en lui-même. En effet, elle est le résultat du savant mélange du romancier en tant