l'imagination
En parodiant le célèbre titre de Diderot, la question fondamentale semblerait être : Est-elle bonne, est-elle mauvaise ? Mais est-ce vraiment la question ? Certes pour toute une tradition philosophique l’imagination est fortement critiquée, ou du moins il faut s’en méfier puisqu’elle serait maîtresse d’erreur et de fausseté. Mais une telle critique ne repose-t-elle pas une conception limitative de l’imagination ?
En quoi consiste-t-elle ? Une distinction constante est établie :
L’imagination reproductrice qui est la faculté de former, de reproduire des images à partir de ce qui a été perçu. Elle se donne pour but et pour règle la fidélité au réel (d’ailleurs l’est-elle toujours ?)
L’imagination créatrice, qui produit des synthèses originales, combine des images pour atteindre des formes nouvelles. Celle-ci se permet d’être explicitement irréaliste.
De l’image elle-même il convient de distinguer si elle est entendue comme un pur produit de l’imagination, c’est-à-dire la reproduction d’un objet sensible en son absence. Ou, l’acception désigne une visée de la conscience vers un objet absent ou inexistant (Sartre.)
I ] POUR OU CONTRE ?
A – EST-ELLE REVOLTE CONTRE LA RAISON ?
1) Les opposants
Platon : Il faut remonter aux Idées. L’image est de l’ordre du sensible Elle est donc illusoire car elle mutile la réalité.
Montaigne disait de l’imagination qu’elle était la « folle du logis. » Tout un courant intellectualiste s’oppose à l’imagination accusant son domaine d’être chimérique et donc de s’opposer à la raison.
Epictète par exemple la désigne comme une maladie de l’âme.
Descartes la lie au corps, d’où qu’elle puisse être maîtresse d’erreurs, et peut en plus, entraîner la raison hors du chemin de la vérité. Pour Descartes, l’imagination est une faculté empirique, c’est-à-dire qu’elle part de l’expérience acquise [A.1]. Elle est donc très limitée par rapport au pouvoir d’abstraction [T.20-p.189]
Pascal l’accuse d’être