1. Quand Jésus a appelé des disciples à le suivre, il leur a inculqué la nécessité d'une obéissance vouée à sa personne. Il ne s'agissait pas seulement de l'observance commune de la loi divine et des impératifs dictés par une conscience droite et véridique, mais d'un engagement bien plus grand. Suivre le Christ signifiait accepter d'accomplir tout ce qu'il commandait personnellement et se mettre sous sa direction au service de l'Évangile, pour l'avènement du Royaume de Dieu (cf. Lc 9, 60. 62). Aussi, outre l'engagement au célibat et à la pauvreté, en disant « Suis-moi », Jésus demandait aussi une obéissance qui constituait l'extension aux disciples de son obéissance au Père, dans sa condition de Verbe incarné devenu le « Serviteur de Yahvé » (cf. Is 42, 1 ; 52, 13-53; Ph 2, 7). Tout comme la pauvreté et la chasteté, l'obéissance caractérisait l'accomplissement de la mission de Jésus et en était même le principe fondamental, ce que traduisait le sentiment très vif qui l'amenait à dire : « Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m'a envoyé et de mener son œuvre à bonne fin » (Jn 4, 34; cf. RD, 13). Nous savons par l'Évangile que, par cette attitude, Jésus en est arrivé à l'entière donation de lui-même, jusqu'au sacrifice de la Croix, quand comme l'écrit saint Paul , Lui qui était de condition divine « s'est humilié, se faisant obéissant jusqu'à la mort, et la mort sur une Croix! » (Ph 2, 8). La Lettre aux Hébreux souligne que Jésus-Christ, « tout Fils qu'il était, apprit, de ce qu'il souffrit, l'obéissance » (He 5, 8). Jésus a lui-même révélé que tout son être tendait à l'offrande totale de lui-même, comme par un mystérieux « pondus Crucis », une sorte de loi de gravité de sa vie immaculée, qui devait connaître sa manifestation suprême dans sa prière à Gethsémani : « Abba, Père, tout t'est possible : éloigne de moi cette coupe, pourtant, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux! » (Mc 14, 36).
2. Héritiers des disciples directement appelés par