L'utilisation des cartes mentales
Pour le géographe Antoine Bailly "chaque étude géographique est une représentation du monde et des pratiques humaines, au sens de représentation mentale, qui prend son sens dans le cadre d'une idéologie et d'une problématique". L'analyse qui suit va tenter, dans un premier temps, de définir le concept de carte mentale ainsi que son utilité. Nous décrirons ensuite les différentes étapes du dispositif puis nous présenterons des cas concrets d'application de l'outil.
La définition du concept est absolument primordiale dans cette étude car le terme de « carte mentale » peut décrire des réalités très différentes. En effet, notre sujet d'étude n'est pas la carte mentale que l'on appelle aussi carte heuristique ou mind map et qui est « un schéma, calqué sur le fonctionnement cérébral, qui permet de représenter visuellement et de suivre le cheminement associatif de la pensée. » (Wikipedia).
Le concept qui nous intéresse ici est d'une autre nature : la carte mentale est l'outil géographique qui permet d'aider à mieux comprendre les représentations et les pratiques spatiales des individus. La pertinence de cet outil l'a amené à être utilisé par des disciplines qui ne sont pas directement liées à la géographie comme la sociologie, l'architecture, l'urbanisme ou la psychologie.
Avant de décrire l'outil, il est nécessaire d'apporter quelques pré-requis théoriques : chaque individu perçoit des objets dans son environnement spatial par l'intermédiaire de ses sens (visuel, auditif, olfactif...), le tout ancré dans une temporalité. Ces perceptions concourent à la construction d'une évocation mentale par l'intermédiaire du système cognitif qui permet de coder et de manipuler les informations extérieurs. C'est grâce à ces informations que l'individu élabore une carte intérieure des lieux : la carte mentale. Cette dernière recrée un modèle abstrait et simplifié de la réalité qui permet à l'individu de maîtriser son espace et de se le