la mere de Laurent gaudé
La dimension tragique, si chère à Laurent Gaudé est présente dès le chapitre un avec la présence de la mort, de la destinée contre laquelle l’homme ne peut rien : « cataclysme », « punition » (p.11). La personnification réside surtout dans le fait que « la mer » (p.11) ou « les eaux » (p.11) sont sujets de verbes d’action : « les eaux avaient glissé dans les ruelles, laissant les poissons » (p.11), « la mer avait donné » (p.11). C’est à vous, lecteurs, d’imaginer la mer en déesse mystérieuse, en fée toute puissante qui décide du sort, du destin des hommes. L’auteur dénonce le courage des clandestins. Ils s’agit déjà d’avoir le courage de quitter sa famille, son pays, ses racines pour aller vers …afficher plus de contenu…
Laurent Gaudé a choisi comme ville symbole, Ghardaïa, un oasis magnifique où Piracci et Salvatore, deux personnages dont les destins s’opposent, se rencontrent : « […] prononça son nom, la main sur la poitrine : « Soleiman » » (p.233). Vous serez surement surpris par le fait qu’il n’y ait que très peu d’indices temporels et qu’ils ne sont pas précis du tout : « en ce jour » (p.11) ne nous dit rien, si ce n’est le démonstratif « ce » qui précise qu’il va sans doute se passer quelque chose ce jour-là. C’est à vous, lecteurs, de constater que la narration est constituée de deux récits croisés. Pour le commandant Piracci, la focalisation est externe et le point de vue est omniscient : « Salvatore Piracci regardait la silhouette […] et se demanda si l’hospitalité des gens […] propre