Lorsqu’on aborde des notions abstraites ou morales, quelles stratégies littéraires vous semblent plus efficaces pour emporter l’adhésion du lecteur ?
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Argumenter consiste à défendre et prouver un point de vue dans le but de le faire adopter par un adversaire. Il peut s’agir d’un moyen de transmission d’idées nouvelles tout comme de réfutation d’anciennes, qui pousse un destinataire à réfléchir et parfois agir sur des pratiques concrètes ou des notions abstraites. Dans ce dernier cas, est-il préférable d’adopter une démarche de conviction ou de persuasion afin d’emporter l’adhésion du lecteur ? Nous étudierons ces deux stratégies argumentatives afin de pouvoir en dresser une comparaison. La conviction, dans un premier temps, est une démarche s’appuyant sur la raison et le bon sens de son destinataire. Tout d’abord, elle repose sur une argumentation directe où l’auteur expose clairement sa thèse. C’est le cas de La Fontaine, qui, dans « Le Philosophe Scythe » extrait de ses Fables (1693), exprime explicitement son opinion à l’égard du stoïcisme dans les lignes suivantes :
« Contre de telles gens, quant à moi, je réclame.
Ils ôtent à nos cœurs le principal ressort ! » (v.34-35)
De même pour Voltaire qui ne cache pas ces tendances hédonistes dans le vers suivant, extraits du Mondain (1736) :
« Le superflu, chose très nécessaire […] » Cependant ce qui sollicite la raison et le bon sens du lecteur au cours de cette démarche, c’est son recours à un raisonnement logique et structuré. Ce qui peut se traduire par des arguments reliés à l’aide de connecteurs logiques ; comme le formule Voltaire dans l’article « Secte » de son Dictionnaire Philosophique (1764) : « Vous êtes Mahométans, donc il y a des gens qui ne le sont pas, donc vous pourriez bien avoir tort. » Ici le connecteur logique utilisé à plusieurs reprises (donc) met bien en valeur le lien cause/conséquence de l’affirmation de l’auteur. C’est sur cette force de logique que repose la crédibilité de son affirmation, poussant ainsi le lecteur à l’accepter plus docilement. On se trouve également en présence d’un raisonnement logique lorsque l’auteur