L’abstraction

715 mots 3 pages
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L’abstraction : l’émotion désorientée

Abstraite, la musique l’est par nature. La musique, dit Stravinsky, « échappe à la nature, libérée de la nécessité de puiser dans le monde les formes de son langage ». Kandinsky a lu Schopenhauer pour qui la musique est indépendante du monde, « allant au-delà même des Idées, puisqu’elle n’est pas le reproduction d’une Idée, comme l’est la peinture ».
L’abstraction en peinture et en musique
Parallèlement à la peinture qui devient abstraite dès lors qu’aucune forme reconnaissable n’est représentée, en musique, l’abstraction s’intensifié à mesure que la tonalité s’estompe, puisque la tonalité est sous-tendue par les formes physiques de l’acoustique que l’on peut assimiler, dira Ansermet, à une « perspective naturelle » du son. D’où les équivalences : * Musique tonale = peinture figurative * Musique non tonale = peinture abstraite
Les affects déroutés, l’émotion désorientée
L’abstraction apporte un lot de sensations nouvelles : avec la disparition des figures rhétoriques du XVIIè siècle (restées d’actualité dans tous les développements de la tonalité), la musique ne s’adresse plus aux « sentiments reconnus » qu’elle avait répertoriés. Du coup, l’entendement perd ses points de repère, il n’identifie plus une sonorité familière (un sujet pictural). Les affects sont déroutés, démunis, comme si l’émotion, désorientée face à des perceptions confuses, avait besoin de compréhension pour se manifester. Les affects ne sont pas caractérisés a priori, ils découlent du développement psychique, de la personnalité, de la culture, de la civilisation. Mais rien ne dit que l’apprentissage engendre à coup sûr l’émotion, et rien ne dit que l’émotion ait toujours besoin d’un apprentissage. L’entendement n’acquiesce pas automatiquement à

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